salut !

les terroristes industrielsLes fauteurs de danger

le 21 septembre 2001 à ToulouseQuand l'explosion survient

la défausse des responsabilités et le chaos institutionnelLes réactions

un consensus du secretEntreprises, risques technologiques, suites politiques

c'est à la population de définir le débatLe "grand débat national", un alibi pour noyer le poisson ?

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Octobre 2002 : "Plus Jamais ça" est Mort.

Depuis plusieurs semaines, ce collectif agonisait. Les raisons de cette situation moribonde procèdent de phénomènes sociaux globaux et de l'action destructrice de mouvements politiques et syndicaux incapables de se positionner en cohérence avec les urgences de notre époque.

Beaucoup d'amis de ce collectif regrettent cette disparition, ce n'est pas mon cas. Je suis convaincu que la vanité de ce collectif était présente dès sa naissance, le dimanche 23 septembre 2001, car il s'est constitué à l'origine à partir de ces mêmes forces politiques dont la plupart ont scellé son sort : la LCR, le syndicat Sud, le G10 Solidaires, le motivé-e-s, les Verts, en particulier.

Ce sont eux qui ont ont commencé par appeler ce mouvement réactif d'un nom qui ne portait pas de contenu ; on peut présumer aujourd'hui que ce choix a pu être délibéré ; ainsi ont-il pu régulièrement canaliser les messages de ce collectif , lui ôtant toute dimension de fer de lance d'une écologie sociale radicale, qui pourtant semblait aller de soi, étant donné l'événement déclencheur auquel il était censé réagir.

Plutôt qu'attaquer les principes viciés de la société industrielle, comme son idéologie sacralisant le travail, désincarnant les individus, les réduisant au phénomène comptable, à leurs fonction productives et consommatrices, ces mouvements d'inspiration archaïque, pour la plupart se réclamant d'une lecture prolétarienne de Marx, ont cherché à ménager leur fond de commerce dans le monde du travail, les salariés des secteurs publics et privés. Alors que ce mouvement devait naturellement relayer une prise conscience des impasses auxquelles la société industrielle confronte toutes les personnes quelque soit leur choix, leur opinion, leur condition, ils ont cherché à le positionner à gauche, quitte à exclure celles et ceux qui s'en insurgeaient, par des moyens honteux comme la calomnie, les procès d'intention personnels en public, la dissémination de rumeurs.

La disparition de ce collectif est une bonne chose. Elle va permettre à celles et ceux qui ne se reconnaissaient pas dans une alliance avec les vieux briscards du crin-crin prolétarien ou de l'écologie réformatrice, de constituer dans les mois qui viennent un véritable courant ouvert mettant en cause sur le fond une société suicidaire et absurde, et ses faux-ennemis que sont les syndicalistes et les politiciens de carrière.

La catastrophe du 21 septembre 2001 à Toulouse, nous sommes nombreux à l'identifier, n'est qu'un symptôme du degré auquel notre civilisation est parvenue, en matière de mépris à l'égard de la vie. Les sinistrés de Toulouse sont comme bien d'autres, les "sacrifiés" contre leur gré d'une guerre qui ne dit pas son nom, la guerre de l'égoïsme vénal contre notre espèce toute entière.

Nous ne pouvons dans ces conditions, accepter de flatter chez quiconque le sentiment d'une injustice qui serait le fait d'un groupe ou d'un cartel : le pouvoir totalitaire de l'économie industrielle et laborieuse règne sous la bénédiction implicite d'une majorité consentante d'individus, en particulier ici dans notre pays. C'est sentiment complaisant qui voudrait qu'on n'y pourrait rien changer qu'il faut dénoncer. C'est en chacune et chacun d'entre nous que les questions fondamentales du type d'avenir que nous nous choisirons doivent désormais se poser.

Notre société technicisée, fondée sur une démocratie d'autant plus mythique qu'elle n'assume pas l'égalité véritable des personnes dans la détermination des décisions, y substituant un spectacle sponsorisé par des lobbies, conduit à l'impasse. Elle prétend construire la prospérité des peuples grâce à ses industries et techniques, grâce à ses échanges, et jamais celles et ceux qui travaillent n'ont été à ce point mobilisés, celles et ceux qui n'ont pas de statut ou d'emploi, n'ont été dans le monde à ce point abandonnés.

Notre collectivité ne connaît plus ni solidarité ni réelle protection sociale. Elle y a substitué une guerre civile où s'opposent les maîtres et valets des Etats et du Capital, à tout le reste de l'humanité. Plutôt que changer de direction alors qu'elle court à la condamnation de notre environnement, elle préfère feindre l'ignorer, feindre l'innocence, acceptant de respirer l'air vicié, de boire l'eau douteuse, de réguler la démographie et la santé planétaire par la guerre.
Dans ces conditions, exiger l'information du public à l'égard des risques technologiques, réclamer le dédommagement financier des impacts humains et environnementaux des terreurs industrielles n'apportera aucun élément de solution, même partiel. Au contraire, cela ralentira la prise de conscience de nos génération quant aux changements en profondeur qui seraient en réalité indispensables à la survie même des espèces vivantes.

Aujourd'hui nous sommes peu nombreux. Mais nous savons que les changements à venir n'ont rien à voir avec les luttes politiciennes, syndicales, sectorielles et partisanes, tant ils recouvrent d'inconnues et imposent de circonspection, de responsabilité individuelle, et de tolérance, valeurs totalement étrangères au monde politique, univers obtus de la concurrence entre les personnes.

Sortons de l'industrie.

P.S. si vous souhaitez réagir, ou simplement me contacter écrivez à oputaing@free.fr
bonne visite !

P.P.S. Si vous souhaitez vous documenter plus en détail sur l'idéologie destructrice du travail, en attendant l'inauguration prochaine du site "Sortir de l'Industrie", ne manquez pas de lire "Manifeste contre le travail" du Groupe allemand Krisis publié aux éditions Léo Scheer (10 Euros et ça les vaut :).

Dernière actualisation du site - octobre 2002

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