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Le débat national sur le risque industriel, un alibi pour noyer le poisson ?

Les fauteurs de danger

Quand survient l'explosion

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Les politiques et l'entreprise : L'argent vaut plus que la vie

"Périmètres de sécurité", "normes Seveso", "IS0 14001", etc. , souvent pas même appliquées ou contournées, illustrent un système où le risque est minimisé, banalisé, dissimulé, laissant les populations dans l'ignorance des menaces qui les attendent.

Que voulons-nous ? nous voulons cesser d'être les otages d'industriels et de politiciens qui profitent de cette situation. Nous voulons sortir de ce système où nos destins sont confisqués parfois même en notre nom. Nous voulons la transparence et la démocratie, c'est à dire pouvoir choisir si menacer la vie de nos enfants ou la notre est nécessaire dans certains cas, savoir pourquoi, et disposer des moyens d'influer sur le comment.

Nous ne voulons pas protéger nos vies en menaçant celle des habitantes et habitants des pays du Sud ou autres, où les industries dangereuses se délocalisent de plus en plus. Nous sommes adultes et de ce fait revendiquons nos responsabilités.

Mais quelles responsabilités nous accorde-t-on lorsque les pouvoirs publics laissent mentir les industriels sur leur pratiques, lorsque les élus immobilisent toute initiative de prévention pour encourager la construction et la croissance urbaine, quand le seul relai existant pour lier l’opinion à la décision, à savoir le Secrétariat Permanent à la Prévention des Problèmes Industriels (SPPPI) ne dispose d’aucun pouvoir décisionnel, ne reflète pas dans sa composition la proportionnalité des personnes concernées, alors qu’aucun moyen n’est mis à disposition des associations pour diffuser l’information vers les populations et que dans le même temps les industriels et les pouvoirs publics engagent des conseils en communication et consacrent tout leur temps à protéger leurs prérogatives, leur image médiatique et leurs complicités ?

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À Ramonville en novembre 2001, à la boulangerie, on emballe les baguettes dans des tubes de papier portant des publicités opportunes pour des fenêtres et des portes...

Ici comme ailleurs, notamment dans la presse où des publicités pour les masques à gaz ont pu être vues quelques jours seulement après l’explosion, à toute chose malheur est bon et les affaires continuent...

Que cherchent-ils en réalité ? ils ont construit un monde où la ressource humaine est traitée exactement comme toutes les autres ressources de la planète : on extrait celle qui peut être utile à la production et à l’accumulation d’avoirs financiers, quitte à détruire sans complexe toute cette masse inutile de personnes qui n’y contribuent pas directement, pour finalement jeter les salariés eux-mêmes par souci de rentabilité, comme on l'a fait à Toulouse pour une grande part des gardiens, responsables de la sécurité des sites chimiques, toutes les dernières années.

Jusqu’où compterons-nous sur la chance et resterons-nous immobiles devant le monde de mort que nous léguons à nos enfants par complaisance à l’égard de faits d’une telle gravité, ou par calcul à courte vue préservant les emplois qui servent encore cet ordre léthal, en attendant la prochaîne étape d’automatisation, le prochain plan social, la prochaine catastrophe ?


Hiver 2001-2002 - l'Enquête Parlementaire
Automne 2001 - le rapport Barthelemy