Midi-Pyrénées, malgré sa forte ruralité est une région loin d’être épargnée par les activités dangereuses et nocives pour l’environnement.

Sa métropole Toulouse pour commencer est une ville entièrement vouée à l’économie non-durable : étalement urbain considérable et vocation exclusive aux solutions routières de transport, industrie aéro-spaciale, industrie des composants électronique, industrie chimique, biologique, etc.

Doit-on cette gangrène à la médiocrité de son pôle universitaire scientifique ? sans doute non ; tout juste peut-on avancer que n’auront passé les fourches caudines de l’académie, que ceux des chercheurs têtant à la mamelle de Matra, Aérospatiale, Monsanto, Tolochimie et autres grandes entreprises opérant dans la région.

En vertu de la durée de cette complicité de nos pôles d’excellence et de l’économie du trash environnemental, nous commençons à peine à mesurer un accroissement brutal des impacts environnementaux, non pas parce qu’ils seraient des phénomènes nouveaux, mais parce qu’au plan national, des lois ont été promulguées notamment sur l’air et sur l’eau et qui ont imposé la mise en place d’un ensemble accru de procédures et de stations de mesure.

Ne nous trompons pas : nous sommes en face d’un système beaucoup plus grave que ce qui se trouvait dénoncé dans les années soixante, en particulier dans le célèbre film d’Antonioni "Main basse sur la ville". En effet, à cette augmentation des pathologies d’origine industrielle, qu’il s’agisse des malformations liées à la manipulation sans précaution d’hydrocarbures aromatiques dans le secteur électronique ou de l’augmentation des pathologies respiratoires, répond la prospérité du pôle sectoriel de la santé en Midi-Pyrénées : industrie pharmaceutique et industrie des soins.

Le degré de cynisme de notre société est à son comble. Et si ponctuellement du fait de l’actualité on pose la question de l’avenir des emplois sur le pôle chimique de Toulouse, elle ne doit pas occulter que notre fonctionnement favorisant en priorité l’activité économique, produit le genre d’aberrations qui veulent qu’on préfère rendre les gens malades pour pouvoir les soigner, qu’on préfère rendre l’eau naturellement non potable pour gagner des sous à la traiter, ce qui effectivement stimule l’activité, mais procède quand-même de la perversion dangereuse.

Nous y reviendrons dans les mois à venir et ici nous allons publier tout ce qui nous parviendra de documents sur non pas tous les risques industriels, mais tous les risques de notre société industrielle.

Cela comprendra évidemment ceux liés à la croissance de l’industrie aerospatiale, des technologies chimiques, pharmaceutique et biologiques, de l’agriculture industrielle, de l’urbanisme à deux sous, des choix d’équipements collectifs rentables - c’est-à-dire ceux qui minimisent les impacts à long terme sur la santé publique comme le traitement actuel des déchets, par exemple - des choix énergétiques et en particulier du nucléaire, etc.
Commençons par un...

Inventaire des sites à risques de la Région Toulousaine