Nous vous demandons solennellement de retirer à M. Serge Didier toutes vos délégations dans le conseil municipal pour les motifs suivants :

Suite à l’explosion de l’usine AZF, M. Serge Didier est soupçonné d’être à l’origine de rumeurs gravissimes, l’une accusant nommément, sans la moindre preuve, un ouvrier intérimaire toulousain, mort dans l’explosion, d’avoir commis un attentat terroriste, l’autre, aussi infondée, accusant des habitants du Mirail (un des quartiers les plus touchés par l’explosion) d’avoir tiré au missile sur l’usine !

Se nourrissant du contexte d’inquiétude créé par les attentats du 11 septembre ces rumeurs, relayées par des journaux nationaux, cherchaient manifestement à exploiter le traumatisme de l’explosion et à détourner la colère qu’elle a suscitée en désignant une partie de la population toulousaine comme des ennemis du pays.

Qu’un élu toulousain, membre de votre liste "Toulouse pour tous" à qui vous avez confié des responsabilités importantes dans la gestion de notre ville en le nommant adjoint soit à l’origine de tels ragots, destinés à attiser la haine envers une partie des toulousains et à les isoler subjectivement et objectivement de la communauté toulousaine victime de la catastrophe, est totalement inadmissible.

Ce monsieur a failli dans toutes les missions dont le suffrage de nos concitoyens l’avaient investi : au lieu d’être l’élu de tous les toulousains, comme il s’y était engagé à vos côtés, il a cherché à monter une partie des toulousains contre une autre, et cela en donnant sciemment de fausses informations.
Au lieu d’aider le Procureur de la République et les enquêteurs dans leur travail d’investigation, il a cherché à les déstabiliser, et à entraver l’émergence de la vérité.
Au lieu de calmer les esprits, de travailler à ce que, après cette catastrophe, la Toulouse nouvelle se reconstruise, paisible et solidaire, une ville où il fait bon vivre, il a cherché à attiser la haine entre communautés, il a désigné un bouc-émissaire, sans le moindre respect pour sa famille, pour sa mémoire.
Car enfin M. Jandoubi était toulousain. Il est mort dans cette catastrophe, sa famille, ses amis le pleurent. Il travaillait à AZF comme tous les ouvriers, pour nourrir sa famille, et ce faisant, il contribuait à construire le pays et non à le détruire.

Pourquoi mettre en avant son origine étrangère, si ce n’est pour suggérer que les français d’origine étrangère ne seraient pas de vrais français, que les toulousains colorés ne seraient pas de vrais toulousains ?

M. le Maire, nous vous demandons de vous désolidariser publiquement, vous et votre équipe municipale, de cette position.

M. le Maire, nous souhaitons, qu’avec nous, vous demandiez à M. Didier qu’il présente ses excuses à la famille de M. Jandoubi, pour avoir contribué à salir sa mémoire.

Vous le répétez souvent, Monsieur le Maire, "tout délit doit être sanctionné". Les fautes dont M. Didier est accusé remettent en cause sa légitimité d’élu municipal, et ne lui permettent plus d’assumer de responsabilités au sein de votre équipe. Dans l’attente des résultats du procès qui lui est intenté, maintenir dans ses fonctions un élu accusé d’avoir, dans un moment particulièrement douloureux, oeuvré pour attiser les tensions au sein de la population, contre tous les tenants d’une politique de tranquillité publique, serait totalement injustifiable.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, nos salutations respectueuses.