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COMMENTAIRE n° 71

Publication du SERVICE CANADIEN DU RENSEIGNEMENT DE SÉCURITÉ


PÉNURIES DE RESSOURCES ET CONFLITS

Peter Gizewski

Printemps 1997

Non classifié

Note du rédacteur :

Peter Gizewski est premier agrégé, Project on Environment Population and Security, Peace and Conflict Studies, University of Toronto.Dans ce numéro de Commentaire, il fait un tour d'horizon sur les pénuries des ressources et les conflits qui s'en suivent dans divers pays du monde.


Avertissement: Le fait qu'un article soit publié dans COMMENTAIRE ne signifie pas que le SCRS a confirmé l'authenticité des informations qui y sont contenues ni qu'il appuie les opinions de l'auteur.


Introduction

Au cours des dix dernières années, on en est venu à reconnaître davantage l'important rôle que joue l'environnement dans la sécurité nationale et internationale. En 1987, la Commission mondiale de l'environnement et du développement des Nations-unies a souligné que le stress environnemental pouvait non seulement constituer une source de conflit, mais en être l'aboutissement. En 1992, le Conseil de sécurité des Nations unies a indiqué que les menaces envers la paix et la stabilité à caractère militaire et politique provoquaient de l'instabilité aux plans économique, social, humanitaire et écologique. Deux ans plus tard, l'Administration Clinton a observé que le terrorisme, le trafic des stupéfiants, la dégradation de l'environnement, l'explosion démographique et le flux de réfugiés étaient tous des phénomènes ayant de sérieuses répercussions sur la politique américaine à court et à long terme et la sécurité.

Un certain nombre de facteurs expliquent l'intérêt que suscite la question de l'environnement à titre d'élément qui menace la sécurité. La fin de la guerre froide a permis aux décideurs de détourner leur attention des rivalités entre les superpuissances pour se concentrer sur les nouveaux éléments qui menacent la sécurité internationale. Par ailleurs, la montée constante des conflits civils infranationaux et à caractère religieux et ethnique, et ce, souvent dans des États aux prises avec d'importantes pénuries de ressources, a amené bon nombre d'observateurs à croire à l'existence d'un lien de causalité entre ces deux phénomènes.

De nombreux observateurs ont d'ailleurs confirmé, ces dernières années, l'existence d'une corrélation entre les tensions environnementales, d'une part, et la violence et les problèmes de sécurité, d'autre part. Ceux qui croient à cette corrélation ont toutefois tendance à sensationnaliser la question, à faire abstraction des recherches empiriques et à exagérer l'importance du stress environnemental à titre de source de conflit. En fait, jusqu'à tout récemment, les savants et les décideurs comprenaient assez mal le lien de causalité qui peut exister entre les pénuries de ressources et la violence.

Des études récentes ont toutefois permis de combler cette lacune, du moins en partie. Se fondant sur une série d'exemples détaillés de cas où les conditions environnementales contribuent, à première vue, à l'instabilité sociale, ces études font état d'un lien de causalité entre la pénurie et les conflits et expliquent ces liens et les conditions qui favorisent leur développement.

Aperçu général

Les études actuelles sur les liens qui existent entre l'environnement et les conflits mettent l'accent sur les risques de conflit que présentent les pénuries de ressources renouvelables (c.-à-d., terres cultivables, eau potable, bois de chauffage et poisson). Alors qu'on reconnaît depuis longtemps l'importance stratégique des ressources non renouvelables, comme le pétrole et les minéraux, les forces du marché qui contribuent à réduire la demande pour ces ressources en favorisant le recours à des substituts et à des innovations techniques ont servi à atténuer les pénuries dans ces secteurs et les risques de conflit y rattachés. Ces forces n'ont toutefois pas réussi dans la même mesure à prévenir les pénuries de ressources renouvelables, qui, comme on le démontre de plus en plus, menacent la stabilité interne de nombreux pays en développement.

D'après M. Thomas Homer-Dixon, de la University of Toronto, les pénuries de terres agricoles, de forêts, d'eau potable et de poisson sont celles qui contribuent le plus à susciter de la violence. Ces pénuries peuvent être liées à la demande, c'est-à-dire à la croissance démographique dans une région. Par contre, elles peuvent être attribuables à l'offre, situation qui découle de la dégradation des ressources dans une région ou à une répartition inéquitable des ressources dans la société. Ces trois phénomènes ne s'excluent pas mutuellement et il arrive même souvent qu'ils se présentent simultanément et qu'ils agissent les uns sur les autres.

La dégradation et l'épuisement des ressources renouvelables peuvent avoir tout un éventail de conséquences sociales. Par exemple, ces conditions peuvent inciter les groupes plus puissants de la société à modifier la répartition des ressources en leur faveur. Ce phénomène, que l'on peut qualifier de «monopolisation des ressources», génère des bénéfices pour l'élite, tout en intensifiant les effets des pénuries sur les pauvres et les faibles de la société. Il en découle souvent un autre phénomène, celui de la «marginalisation écologique», qui oblige les groupes les plus pauvres à chercher des moyens de survie dans des régions plus fragiles sur le plan écologique telles les hautes terres en pente, les régions menacées de désertification, les forêts ombrophiles et les terres publiques de piètre qualité situées en milieu urbain. La haute densité de population dans ces régions, conjuguée à l'absence de capitaux pour protéger l'écosystème local, provoque de graves pénuries de ressources et la pauvreté chronique.

Les pénuries entraînent d'autres conséquences sociales : dégradation des terres agricoles, appauvrissement des économies régionales, exode des populations et perturbation des institutions légitimes et des relations sociales. Élément encore plus important, les pénuries peuvent, soit individuellement, soit collectivement, créer des forces et des phénomènes qui suscitent des conflits violents entre différents groupes de la société.

Les différents groupes aux prises avec des pénuries peuvent en venir à s'identifier encore davantage en fonction de leur origine ethnique, de leur classe ou de leur appartenance religieuse, en raison de la concurrence plus vive qui se livre pour l'obtention des ressources qui se font de plus en plus rares. En même temps, les pénuries peuvent contribuer à miner la légitimité de l'État et sa capacité de relever les défis. À mesure que le pouvoir passe graduellement des mains des gouvernements à celles des groupes contestataires, les risques de violence augmentent. Cette violence, qui a tendance à être de nature diffuse et persistante, est habituellement à caractère infranational.

Les pouvoirs publics peuvent se révéler capables de s'adapter aux pénuries et ainsi d'éviter la souffrance et le stress social qui en découlent. Par exemple, ils peuvent adopter des programmes et des politiques qui favorisent une utilisation plus durable des ressources. Ils peuvent aussi cesser progressivement de dépendre de ressources rares en produisant des biens et des services qui comptent moins sur ces ressources. Les produits ainsi fabriqués pourraient alors être échangés contre des articles dont la production est devenue impossible à cause des pénuries locales. En réalité, toutefois, les pouvoirs publics n'ont habituellement pas l'ingéniosité sociale et technique nécessaire pour s'adapter aux pénuries.

Informations probantes

Le projet de recherche effectué dans le cadre du programme d'études sur la paix et les conflits de la University of Toronto et intitulé Project on Environment, Population and Security, documente amplement les phénomènes et les conséquences dont il vient d'être question. En fait, les études de cas qui analysent le lien entre les pénuries de ressources et les conflits violents font état des risques de conflit que suscitent les pénuries dans diverses régions, dont le Mexique (Chiapas), le Moyen-Orient (Gaza), le Pakistan et l'Afrique du Sud.

a) Mexique : Chiapas

En janvier 1994, des rebelles masqués se sont emparés de la capitale de l'État mexicain du Chiapas, San Cristobal, et y ont instauré un gouvernement révolutionnaire. L'Ejercito Zapatista de Liberacion National (EZLN) (Armée zapatiste de libération nationale), mieux connue sous le nom de Zapatistas, a détenu le pouvoir pendant quatre jours seulement. La rébellion a pourtant réussi à mettre en doute aux yeux de tous les Mexicains la légitimité du parti au pouvoir, le Partido Revolucionario Institucional (PRI) (Parti révolutionnaire institutionnel), et a eu de graves conséquences sur le plan international. Cet événement a engendré une crise du peso; le Mexique et ses partenaires commerciaux de l'ALÉNA, les États-Unis et le Canada, ont perdu des milliards de dollars dans leurs efforts visant à stopper la dévaluation importante de la monnaie mexicaine.

L'insurrection était attribuable en partie aux politiques du gouvernement corporatiste mexicain, victime d'une libéralisation économique trop rapide, et en partie aux efforts des milieux religieux et activistes afin d'éveiller la population indigène du Chiapas aux injustices que leur faisaient subir les élites locales et gouvernementales. Toutefois, elle était également imputable dans une large mesure à la pénurie croissante de ressources. En fait, ce sont ces pénuries qui ont favorisé la montée des rebelles Zapatista et leur succès, la population indigène ayant atteint un niveau de mécontentement insoutenable.

La population indigène du Chiapas a toujours vécu dans des conditions précaires. Limitée dans les emplois qu'elle peut occuper, ceux-ci étant principalement restreints au domaine de l'agriculture, et forcée de subsister sur un salaire minimum ou moindre, elle tranche avec les élites locales, qui négocient des modes de tenure foncière pour maintenir leur domination politique et économique dans la région. Les agriculteurs de subsistance détiennent en moyenne deux hectares, alors que les producteurs commerciaux en possèdent vingt. Les programmes malhonnêtes de crédits et d'impôt et l'absence des économies d'échelle dont jouissent les grands producteurs agricoles creusent encore davantage le fossé entre les deux groupes. L'infrastructure sociale inadéquate, par exemple, le manque d'eau potable, d'électricité et de services d'éducation et de santé, constitue un facteur qui ne fait qu'accroître le niveau de pauvreté au sein de la population indigène.

Au fil des années, le PRI et les élites locales avaient réussi à distribuer juste assez de terres à la population indigène pour tenir compte de sa croissance démographique. Toutefois, au cours des années 1980, les terres agricoles arables sont devenues de plus en plus rares en raison de l'explosion démographique et de la dégradation des terres. L'accroissement de 4,6 p. 100 de la population indigène, ajouté à un afflux constant de réfugiés fuyant les conflits civils au Guatemala, a vite fait de réduire la quantité de terres disponibles, de sorte que la plupart des terres potentiellement arables à l'extérieur des réserves biologiques étaient occupées. La déforestation de la forêt ombrophile des Lancandons a été à l'origine de graves pénuries de combustible dans les communautés locales, et l'érosion causée par le vent et l'eau dans divers secteurs de la région a elle aussi contribué à réduire le nombre de terres cultivables.

Face à cette situation, les élites et les riches propriétaires terriens ont renversé les politiques de réforme agraire afin de s'emparer des meilleures terres. Les paysans ont été forcés de se déplacer vers la périphérie de la forêt ombrophile. Toutefois, à mesure qu'ils défrichaient de nouvelles terres, soit que celles-ci leur étaient confisquées par les riches élites, soit qu'elles tombaient rapidement en état de dégradation. En 1983, plus de 100 000 personnes se trouvaient sans terre et les paysans ont commencé à pénétrer encore plus loin dans la forêt ombrophile. La course aux terres arables s'est intensifiée parmi les agriculteurs, les propriétaires de ranches, les squatters, les bûcherons et la population indigène. On s'est mis de plus en plus à protester contre la violation des droits fonciers par les élites du gouvernement.

En 1992, le gouvernement a adopté, dans le cadre de son programme global de réforme économique, une loi de réforme agraire qui éliminait les mesures de protection dont jouissaient théoriquement les communautés paysannes qui exploitaient des terres publiques. Les droits fonciers des indigènes n'étant plus protégés par la loi, les élites ont intensifié leurs efforts afin d'accaparer les bonnes terres, causant ainsi une marginalisation encore plus importante des paysans.

Le climat qui régnait alors et qui était caractérisé par des tensions environnementales, une pénurie de terres et un sentiment croissant d'insatisfaction parmi les paysans s'est avéré être un ferment idéal de contestation de l'autorité gouvernementale par les rebelles zapatistes. L'EZLN a rapidement adopté le rôle de protectrice de la population indigène, accusant le régime d'être à l'origine de l'appauvrissement de cette dernière et mettant de l'avant un programme de redistribution foncière et de réforme démocratique à l'appui de la cause des paysans. L'EZLN a trouvé ses plus grands appuis dans les régions où les tensions environnementales se faisaient le plus sentir, c'est-à-dire dans les hautes terres et dans les plateaux de l'est. Affaibli par la réforme économique et par une opposition croissante à l'égard de ses politiques, le PRI s'est montré de moins en moins apte à mettre les rebelles zapatistes en échec. En 1994, la crise de légitimité du gouvernement et son inertie, conjuguées au mécontentement accru des paysans, ont provoqué le déclenchement d'une rébellion armée.

Le climat d'instabilité règne toujours. Le PRI négocie également avec les rebelles dans l'espoir de régler le conflit.

b) Moyen-Orient : Gaza

À Gaza, les conflits représentent une réalité de la vie courante depuis la fin des années 1980. L'intifada, un soulèvement populaire spontané mais durable contre les soldats israéliens dans le but de mettre fin au contrôle exercé par Israël dans la bande de Gaza, a débuté en 1987 dans le camp de réfugiés de Jabalya, à Gaza. Le conflit a entraîné de nombreuses pertes de vie tant dans le camp israélien que dans le camp palestinien et a été à l'origine d'une détérioration des conditions de vie et d'une montée de la violence entre Palestiniens.

Alors qu'on espérait que l'accession des Palestiniens à une certaine autonomie à Gaza apporte la paix à la région, l'instabilité et la violence y persistent toujours. Le transfert par Israël de son pouvoir régional à une autorité palestinienne (AP) n'a pas donné lieu à une amélioration des conditions socio-économiques qui règnent à Gaza. C'est un échec qui a contribué à la montée de la popularité de groupes islamiques comme le Hamas et la Jihad islamique, aux tensions entre les partisans de ces groupes et l'AP et aux violents affrontements avec la police d'Arafat.

Les causes profondes de ces tensions et conflits sont d'origine politique. Toutefois, les pénuries de ressources ont elles aussi contribué au problème. La pénurie d'eau notamment a joué un rôle important dans la création d'un climat d'instabilité. L'économie de Gaza, axée sur l'agriculture, a toujours été à la merci des conditions arides et semi-arides de la région. Le taux annuel moyen de précipitations est de 117 millions de mètres cubes; il faut 40 p. 100 de cette eau pour réalimenter le seul réservoir aquifère à eau douce souterrain de la région. Même s'il représente la principale source d'eau de la population locale, ce réservoir aquifère risque toujours d'être infiltré par de l'eau salée ou d'être contaminé par des polluants agricoles et industriels.

On évalue la population de Gaza à 700 000 ou 800 000 habitants, la densité moyenne de la population oscillant entre 1 936 et 2 055 personnes le kilomètre carré. La densité est à son niveau le plus élevé dans les camps de réfugiés. Par exemple, le camp de Jabalya compte l'une des densités de population les plus élevées au monde (c.-à-d. 100 000 person-nes/km2). De plus, la population s'accroît à un rythme variant de 5,2 p. 100 à 6 p. 100, le taux de fécondité le plus élevé étant enregistré chez les réfugiés.

Compte tenu de ces circonstances, les sources d'alimentation en eau potable ne sont maintenant plus suffisantes pour répondre aux besoins. La consommation d'eau provenant des nappes souterraines dépasse sans cesse le taux d'alimentation durable. Chaque année, les Palestiniens consomment deux fois plus d'eau que le taux d'alimentation durable, et bon nombre de puits ont été creusés illégalement afin de permettre le retrait de réserves supplémentaires du réservoir aquifère.

Cette surutilisation constante de l'eau du réservoir aquifère a provoqué une chute des niveaux phréatiques, l'intrusion du sel et la contamination par des produits chimiques. La salinité de l'eau des nappes souterraines de Gaza oscille entre 650 à 3 600 milligrammes par litre, et certains analystes prévoient la salinisation complète du réservoir aquifère dans un proche avenir. Entre-temps, l'utilisation non réglementée d'herbicides, de pesticides et d'engrais présente un risque de pollution supplémentaire, vu surtout que le réservoir aquifère se trouve près de la surface.

La détérioration et l'épuisement rapides des ressources en eau menacent la santé publique, sans parler de leurs conséquences économiques et politiques. La pénurie d'eau nuit à l'agriculture et a découragé les investissements dans le secteur agricole. Les récoltes d'agrumes, la principale culture de Gaza, ont chuté à cause de la forte salinité de l'eau. Les pâturages et l'élevage ont souffert. À cause de la mauvaise qualité de l'eau, les habitants de Gaza courent toujours le risque de contracter le choléra ou d'autres maladies contagieuses ou d'être victimes de parasites. En même temps, le chômage se maintient à un taux estimatif de 60 p. 100.

Ces conditions n'ont fait qu'accroître la frustration des Palestiniens et ont nui à la capacité de gouverner de l'Autorité palestinienne. La crise de légitimité de l'Autorité palestinienne a incité bon nombre d'habitants de Gaza à se tourner vers des groupes islamiques radicaux. Ces groupes s'opposent fermement aux ententes conclues entre l'AP et le gouvernement israélien et ont lancé une série d'attaques, dont des attentats-suicides, contre Israël. En guise de représailles, Israël a procédé à des fermetures périodiques de la frontière, a bloqué l'accès à Israël des travailleurs de Gaza ce qui a eu pour effet de miner encore davantage l'économie de Gaza. Pendant ce temps, l'eau se fait de plus en plus rare, les frustrations économiques ne cessent de s'accroître et le climat de tension entre Palestiniens et d'instabilité règne toujours.

c) Afrique du Sud

Alors que l'Afrique du Sud a réussi à opérer la transition vers la démocratie dans un climat relativement stable, la violence au sein de la communauté noire n'a cessé de s'accroître depuis les années 1980. Le plus ironique pour bon nombre de Sud-Africains noirs, c'est que les conflits se sont aggravés à une époque où ils avaient l'espoir de vivre dans une société plus pacifique, par suite de la libération de Nelson Mandela, de la légalisation de l'activité politique et de l'abolition officielle de l'apartheid. Depuis la libération de Mandela en février 1990 jusqu'à la fin de 1993, environ 12 000 personnes ont perdu la vie à la suite de conflits politiques en Afrique du Sud. L'instabilité a diminué depuis les élections, mais le taux de criminalité demeure élevé. Dans les régions où le contrôle politique continue d'être contesté, la violence se maintient à des niveaux alarmants.

Les tensions exercées sur les ressources renouvelables ne constituent pas, de toute évidence, l'unique cause de cette agitation, mais elles y ont néanmoins joué un rôle très important.

L'écosystème sud-africain est caractérisé par de faibles taux de précipitations et la pénurie d'eau. Le sol, qui est toujours menacé d'érosion, n'est souvent pas propice à la production agricole. Dans près de 65 p. 100 du pays, le taux annuel de précipitations est inférieur à 500 millimètres, minimum que requiert l'agriculture sèche. Le faible taux de précipitations et la fragilité du sol limitent le potentiel agricole du pays. Seulement 16 p. 100 des terres utilisées à des fins agricoles sont considérées comme propices aux cultures et seulement 4 p. 100 sont considérées comme des terres agricoles à potentiel élevé.

Parmi les terres cultivables, treize millions d'hectares se trouvent dans les zones agricoles commerciales, alors que seulement 2,5 millions d'hectares se situent dans les anciens bantoustans, régions où l'exploitation agricole s'effectue sur une petite échelle. Ce déséquilibre, allié à d'autres problèmes de ressources naturelles (p. ex., piètre qualité du sol et faible taux de précipitations), a causé une importante déficience environnementale. Les experts estiment que l'Afrique du Sud a perdu 25 p. 100 de son sol arable depuis 1900 et que 55 p. 100 du pays est menacé de désertification. Les anciens bantoustans se trouvent dans des régions particulièrement fragiles, où le sol n'est pas propice au maintien des niveaux de production agricole nécessaires pour assurer la survie de la population. La production vivrière par habitant y a également chuté. Ces régions sont devenues des importatrices nettes de denrées alimentaires, en partie à cause de la dégradation des terres et de la forte croissance démographique.

La déforestation déstabilise les sols et modifie les cycles hydrologiques, ce qui perturbe les principaux maillons de l'écosystème et contribue au stress environnemental. Les services énergétiques inadéquats obligent près de 40 p. 100 de la population noire à compter sur le bois de chauffage pour la cuisine et le chauffage. En même temps, de 12 à 16 millions de personnes n'ont pas d'eau potable et la moitié de la population de l'État manque d'installations sanitaires adéquates. Soixante-dix pour cent des Noirs vivant en milieu urbain n'ont pas accès à l'eau courante et sont obligés de dépendre de l'eau extrêmement contaminée des rivières pour répondre à leurs besoins quotidiens.

La population noire augmente à un rythme annuel d'environ 3 p. 100, de sorte que, d'ici l'an 2000, elle représentera 78,3 p. 100 de la population totale de l'Afrique du Sud. Cette croissance rapide a contribué à aggraver le problème de la pénurie de terres. Sous le régime de l'apartheid, la densité moyenne de la population des bantoustans était dix fois plus élevée que celle des milieux ruraux dominés par des Sud-Africains blancs. De 1960 à 1980, la population des bantoustans est passée de 4,5 millions à 11 millions d'habitants, alors que leur superficie est demeurée la même. Le taux de fécondité estimatif de 5,12 enfants par femme, allié à l'absence de scolarité, de soins de santé et d'emplois sûrs, permet de croire au maintien de la croissance démographique élevée dans les anciens bantoustans.

Le régime de l'apartheid a eu pour effet d'institutionnaliser la répartition inéquitable des ressources environnementales. Dénués de tout pouvoir politique ou économique, les Noirs étaient obligés de survivre sur des terres érodées à superficie très restreinte se trouvant dans les bantoustans et les townships qui leur étaient réservés. Venait exacerber ces iniquités le manque chronique de facteurs de production agricole (p. ex., capitaux, engrais, services de vétérinaires et nouvelles technologies agricoles). Compte tenu de leur revenu disponible de 150 $ par année, soit le seizième du revenu moyen des Blancs, les agriculteurs noirs des bantoustans ne pouvaient pas faire les investissements à long terme nécessaires à la protection de leurs terres.

Les droits aux terres communautaires n'étaient pas répartis équitablement entre les habitants des anciens bantoustans. À mesure que les ressources devenaient plus rares, la «monopolisation des ressources» devenait un phénomène courant, les groupes les plus puissants dans les bantoustans réussissant à s'emparer des ressources qui restaient. En vertu des régimes politiques excessivement corrompus en place dans les bantoustans, les droits fonciers étaient échangés contre des faveurs politiques. La surpopulation, l'épuisement des ressources et l'accès inéquitable aux ressources ont à leur tour provoqué une marginalisation écologique. Pour survivre, les gens ont dû émigrer vers des terres marginales situées dans les bantoustans (p. ex., flancs de collines, vallées fluviales et sweetveld). Puis, au début des années 1980, lorsque le régime de l'apartheid a commencé à montrer quelques faibles signes de réforme, ce fut l'exode vers des régions urbaines considérées marginales sur le plan de l'écologie et de l'infrastructure.

Les townships noirs, aménagés à des endroits jugés peu utiles par la communauté blanche, étaient souvent surpeuplés, manquaient de logements et étaient caractérisés par une infrastructure de piètre qualité. L'augmentation spectaculaire de la densité de la population dans les villes, ajoutée à l'appauvrissement causé par l'apartheid, a amené les gens à compter sur le milieu urbain pour répondre à leurs besoins quotidiens. À cause du surpeuplement et de la pauvreté, les nouveaux résidents construisaient leurs maisons à l'aide de matériaux non conventionnels retrouvés dans les décharges locales et les immeubles publics, ainsi que de boue, d'herbe et de paille. Cette dépendance accrue a contribué à la dégradation encore plus importante de l'environnement et à l'aggravation des problèmes locaux d'érosion et d'inondation. À mesure que les pénuries ont augmenté, les gens ont émigré vers de nouvelles zones urbaines, et le cycle de l'appauvrissement et de la dégradation s'est perpétué.

Les institutions urbaines locales de l'Afrique du Sud se sont montrées inaptes à répondre à la demande accrue causée par l'exode rural. Il en a résulté une importante fragmentation sociale : la population se divise en sous-groupes selon l'origine ethnique, le clan familial, le township, ou l'appartenance à des établissements informels ou à des foyers-ateliers particuliers, dans le but de mieux protéger ses intérêts.

En 1990, la lutte politique que se livraient le Congrès National d'Afrique (ANC) et le Parti de la liberté Inkatha pour s'emparer du contrôle de l'Afrique de l'après-apartheid a donné lieu à des conflits entre seigneurs de guerre dans les villes. Pendant que les ressources se faisaient de plus en plus rares et que les institutions sociales s'affaiblissaient, ceux-ci ont réussi à prendre contrôle des principales ressources telles que l'eau et les terres et à exploiter les injustices croissantes en leur faveur. Les seigneurs de guerre des deux camps ont réussi à mobiliser des jeunes hommes marginaux et sous-employés, et la lutte qui a suivi s'est avérée la plus violente dans toute l'histoire du pays. Affaibli par le processus de réforme, l'Afrique du Sud n'a pas été en mesure de mettre en échec ces affrontements violents.

L'élection de Nelson Mandela a permis d'accroître la légitimité de l'État. Le Programme de reconstruction et de développement (PRD) reconnaissait les besoins de la société, et les relations entre l'État et la société ont adopté un caractère plus constructif et dynamique. Toutefois, pour que les conditions continuent de s'améliorer, il est essentiel que les ressources renouvelables dans le nouvel État en émergence soit réparties équitablement et gérées de manière à assurer le développement durable.

d) Pakistan

Au cours de la dernière décennie, on a assisté à une aggravation marquée des affrontements violents à caractère ethnique dans les centres urbains du Pakistan. Les villes comme Karachi, Islamabad, Hyderabad et Rawalpindi ont été les plus durement frappées. Ces affrontements sont souvent déclenchés par un incident isolé, en apparence fortuit, tel un accident de la circulation ou une interruption des services publics. L'incident est attribué à un groupe ethnique particulier et les groupes rivaux ne tardent pas à exercer toute une série de représailles.

Ce climat d'agitation a eu une incidence économique importante, surtout sur Karachi, la plus grande ville et le principal port industriel du pays, où se trouvent 65 p. 100 des industries et 80 p. 100 des institutions financières. Récemment, des conflits armés et une grève générale de trois jours ont provoqué une perte de revenus de 260 millions de dollars et ont amené les investisseurs éventuels à craindre même de visiter la ville.

Cette violence est attribuable en partie aux problèmes chroniques du régime, à son incapacité de longue date de pourvoir aux besoins de la population et aux rivalités ethniques qui remontent à l'époque de l'accession à l'indépendance en 1947. Les pénuries croissantes de ressources ont, pour leur part, créé des phénomènes qui n'ont fait qu'intensifier ces conflits.

De nos jours, le Pakistan, qui compte plus de 135 millions d'habitants, constitue le dixième pays le plus populeux du monde. Le taux actuel de croissance démographique de 3,1 p. 100 signifie que la population de ce pays doublera d'ici 22 ans. Cette explosion démographique est attribuable en grande partie au taux de fécondité élevé et à la chute rapide du taux de mortalité, résultat d'une amélioration des soins de santé et de la nutrition. Néanmoins, le taux de mortalité infantile demeure élevé et ce facteur, conjugué aux faibles montants investis dans le bien-être individuel et collectif, a contribué à maintenir le taux de natalité à un niveau élevé.

Moins de 20 p. 100 de la superficie totale du pays est susceptible d'une utilisation agricole intensive, alors que 62 p. 100 est considérée comme ayant un faible potentiel au chapitre de la production végétale et animale et de l'exploitation forestière. Pratiquement toutes les terres considérées comme cultivables sont maintenant en exploitation. Un certain nombre de facteurs empêchent l'intensification des pratiques agricoles : mauvaise gestion des ressources en eau; propriétaires absents; fragmentation des avoirs fonciers; fermes de taille plus restreinte à cause des lois sur les successions; accès limité à des capitaux permettant d'améliorer les techniques agricoles; pratiques inadéquates de vulgarisation agricole. En même temps, la productivité des terres est réduite à cause de l'érosion du sol par l'eau, de sa salinité, de sa teneur en sodium et de son engorgement, des inondations et de la perte de matière organique.

Les ressources en eau ont toujours été limitées à cause du climat aride et semi-aride de la région. L'eau est très polluée et de nombreuses rivières dans les villes sont de véritables égouts à ciel ouvert. L'important réseau d'irrigation du Pakistan est très inefficace; près de 40 p. 100 de l'eau déviée à des fins d'irrigation est perdue à cause de l'infiltration et de l'évaporation. De mauvaises pratiques de gestion ont également contribué à la salinisation du sol, ce qui a nui à la productivité agricole.

Au cours des 75 dernières années, la couverture forestière est passée de 14,2 p. 100 à 5,2 p. 100 de la superficie totale. L'exploitation forestière non contrôlée a causé l'érosion et la sédimentation du sol, la désertification de terres jadis productives, l'atterrissement des cours d'eau dans les plaines (les rendant susceptibles aux inondations) et la pénurie marquée de bois de chauffage et de bois de construction (créant un fardeau économique pour les communautés à faible revenu).

Une élite restreinte contrôle une part excessivement importante des ressources et des industries du Pakistan. Des groupes à revenu moyen et élevé accaparent la vaste majorité des ressources urbaines, et près des deux tiers des logements et des services sont destinés au quart de la population urbaine la plus riche. Par ailleurs, dans les milieux ruraux, les grands propriétaires terriens dominent et jouissent de tous les avantages que procure l'agriculture. Les réformes agraires n'ont pas réussi à modifier en profondeur le régime très inéquitable de répartition des richesses agricoles.

Le phénomène de la «monopolisation des ressources» vient exacerber ces iniquités. À mesure que les ressources renouvelables sont devenues de plus en plus rares, les groupes influents s'en sont emparés à des fins personnelles, c'est-à-dire pour s'enrichir eux-mêmes tandis que la majorité de la population sombrait encore davantage dans la pauvreté. Dans l'industrie du bois d'oeuvre, des particuliers puissants se sont servis d'importants transferts de fonds de développement de l'État pour ouvrir des forêts à l'exploitation.

L'explosion démographique et l'accroissement des activités commerciales et industrielles ont contribué à l'augmentation de la valeur des terres dans les villes. Les spéculateurs immobiliers font des affaires florissantes dans les établissements de squatters, où les terres sont divisées en lots, puis vendues à des groupes à faible revenu, moyennant un débours initial minime dans la plupart des cas. Toutefois, des taux d'intérêt excessivement élevés sont imposés pour l'achat initial et les services, ce qui accable souvent trop les acheteurs et les maintient dans la pauvreté.

La stagnation et le déclin de la productivité agricole, en partie attribuables à la dégradation de l'environnement et à la pénurie de ressources qui vont toujours en s'aggravant, entraînent la pauvreté et le chômage dans les milieux ruraux. Malgré que 70 p. 100 de tous les ménages en milieu rural sont qualifiés d'agricoles, bon nombre d'entre eux ne gagnent pas suffisamment d'argent pour répondre à leurs besoins même les plus fondamentaux. Dans une étude sur l'agriculture menée dans le Pendjab en 1981, on a constaté que le quart de tous les petits agriculteurs (représentant la majeure partie des agriculteurs de la province) étaient obligés de recourir à d'autres moyens pour arrondir leurs revenus. D'autres sources ont révélé que le taux de sous-emploi en milieu rural à l'échelle du pays se rapprochait de 65 p. 100.

L'appauvrissement des milieux ruraux a donné lieu à un important exode vers les centres urbains, ce qui a eu pour effet de mettre à rude épreuve l'infrastructure de ces villes. Non seulement la qualité et la disponibilité des ressources et des services (p. ex., logements, eau potable, électricité, essence, services de drainage et d'égout) se sont détériorées rapidement, mais les établissements de squatters, souvent situés sur les terres les plus marginales, se sont multipliés. De nos jours, les squatters représentent de 20 à 25 p. 100 de la population urbaine du Pakistan.

À Karachi, la population augmente de 6 p. 100 par année. Par contre, les services urbains ne s'accroissent que de 1,2 p. 100, le gouvernement ne réussit à répondre qu'au huitième des demandes de logements pour personnes à faible revenu et les administrations locales n'arrivent même pas à fournir les services de base. Seulement 15 à 20 p. 100 des eaux usées sont traitées; le reste se déverse directement dans la mer. Alors que 33 p. 100 des déchets solides sont transportés à des décharges, les pilleurs dans les rues s'occupent du reste. Il n'est pas étonnant que les maladies d'origine hydrique attribuables à des conditions sanitaires malsaines interviennent pour 25 à 30 p. 100 des cas d'hospitalisation et de visites dans les dispensaires à l'échelle du pays et pour environ 40 p. 100 des décès.

Cet exode rural massif contribue à intensifier les rivalités qui persistent entre différents groupes sociaux, ceux-ci se retrouvant en contact étroit dans des conditions socio-économiques extrêmement difficiles. Cette situation renforce le sens de l'appartenance et la cohésion des groupes et crée une vive concurrence entre eux pour l'obtention des ressources urbaines en diminution constante.

Pour leur part, les administrations étatiques et locales sont de moins en moins aptes à éliminer les injustices et à satisfaire aux besoins de la population. Ces administrations, aux liens hiérarchiques mal définis, disposent de peu de pouvoirs d'imposition et ont très peu de comptes à rendre. L'absence de mécanismes de soutien institutionnalisés et pacifiques a porté atteinte à la légitimité du gouvernement et à contribué à une montée de la violence entre groupes ethniques ou classes dans la plupart des cas. De nos jours, on continue d'assister à des affrontements violents entre groupes rivaux.

Conclusion

Dans chacun des cas mentionnés précédemment, les pénuries de ressources renouvelables se sont ajoutées à d'autres facteurs politiques, économiques et sociaux pour engendrer des conditions propices à la violence. En soi, ces pénuries ne font que jouer un rôle indirect, quoique complexe, dans l'éclatement d'incidents violents. En fait, il arrive rarement qu'elles soient le seul facteur à avoir contribué à la violence.

Pourtant, il serait imprudent de faire abstraction des pénuries pour la simple raison qu'elles ne constituent qu'un facteur parmi d'autres menant à la violence. Dans tous les pays en développement, d'importants segments de la population continuent de dépendre presque entièrement des ressources renouvelables pour leur survie. En négligeant d'accorder l'attention voulue à cette dépendance, on risque de sous-estimer les tensions sociales que les pénuries de ressources renouvelables risquent de provoquer.

Il ne serait pas prudent non plus, dans l'analyse des causes de conflits, de considérer automatiquement la pénurie de ressources comme un facteur secondaire. Comme il a été mentionné précédemment, les pénuries peuvent avoir un effet réciproque sur la dimension politique et économique des régimes sociaux. Par exemple, elles peuvent favoriser la création de coalitions puissantes ou inciter les élites à monopoliser les ressources. En outre, si les pénuries graves deviennent irréversibles, elles peuvent engendrer des conflits sociaux permanents et causer un niveau de dégradation qui continuera de miner la société bien après l'élimination des facteurs politiques et économiques qui y ont donné naissance.

Les pénuries extrêmes peuvent avoir des répercussions qui ne se limitent pas aux sociétés qui en sont directement victimes. Les insuffisances de ressources contribuent à déstabiliser les sociétés, rendent les États plus susceptibles à des prises de contrôle internes par des régimes plus répressifs et les portent à poser des actes plus téméraires et plus menaçants sur le plan international. Les risques pour les États voisins et les menaces envers la sécurité et la stabilité peuvent donc s'accroître. De façon plus générale, les conflits d'origine environnemental peuvent influer sur les politiques économiques internationales, entraîner l'exode massif de réfugiés et provoquer des catastrophes humanitaires complexes faisant appel à l'aide et aux ressources de l'ensemble de la communauté internationale.

Il n'existe pas de solution unique au problème de la corrélation entre les pénuries de ressources et les conflits. De vastes mesures gouvernementales, régionales et multilatérales seront sans doute nécessaires pour régler les problèmes que posent ces pénuries. Étant donné que l'impact de conditions particulières varie d'une population à l'autre, il importe que toute politique efficace tienne compte du contexte dans lequel elle sera appliquée.

Les solutions monétaires ne conviennent pas toujours. Des mesures peu coûteuses destinées à améliorer les conditions humaines et à stimuler le développement économique peuvent se révéler très efficaces. Dans cet ordre d'idées, des politiques qui favorisent la scolarité et l'alphabétisation peuvent s'avérer particulièrement bénéfiques, et ce, à la fois pour contenir la croissance démographique et pour promouvoir le développement durable.

Quelles que soient les solutions envisagées, on ne peut faire abstraction du lien qui existe entre les pénuries de ressources et les conflits. En fait, vu les tendances qui émergent dans le contexte international de la sécurité, les décideurs jugeront sans doute qu'il est nécessaire plus que jamais auparavant de tenir compte, dans leurs analyses des éléments qui pourraient à l'avenir menacer la sécurité, des considérations relatives à l'environnement et au développement, en plus des facteurs politiques et militaires conventionnels.

BIBLIOGRAPHIE

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